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Sabrina Greupner est la nouvelle boursière en Sciences pour les technologies pédagogiques innovatrices de Cisco au Centre des sciences de l’Ontario. Il s’agit de la première bourse de recherche de Cisco octroyée en lien avec une institution muséale.


Un jeune visiteur du Centre des sciences de l’Ontario explore l’expérience de Bitmorph une création conjointe avec des étudiants et des professeurs du programme des nouveaux médias de l’Université Ryerson. Crédit : Lucas Teng/Université de Ryerson

Avez -vous déjà souffert de « mobidépendance »? En effet. Et ce n’est pas beau à voir.

Défini comme « une forme d’anxiété provoquée par la peur de ne pas avoir accès à son téléphone mobile », la mobidépendance peut être causée par la perte ou le vol de l’appareil, une pile vide, ou plus couramment, l’oubli à la maison.

Il peut vous mener jusqu’à appeler un proche et le supplier de le rencontrer à moitié chemin de votre lieu de travail pour que le transfert du téléphone se fasse dans un stationnement de Starbucks.


Un terminal Bitmorph est en train d’être préparé pour la salle d’exposition par Anthony Sword, membre du personnel du Centre des sciences.

Le fait que nous avons même un nom pour ce type de comportement révèle jusqu’à quel point les technologies modernes se sont incrustées dans nos vies et ont transformé la façon dont nous interagissons avec le monde et les autres — une réalité dont les musées modernes sont très conscients. Nous avons eu de la difficulté à susciter l’intérêt des visiteurs du XXIe siècle, la plupart ne faisant plus aucune distinction claire entre les expériences numériques et physiques, grâce à l’omniprésence des technologies dans leurs poches.

Pour savoir ce qui fonctionne ou pas, le Centre des sciences de l’Ontario s’est engagé dans une série d’expériences-pilotes numériques. Nous voulons essayer le plus de choses possible, aussi rapidement que possible, pour explorer comment les sciences et les technologies numériques peuvent coexister en harmonie dans nos salles d’exposition, tout en remplissant notre mission.  Et nous avons découvert que l’un des moyens les plus intéressants et efficaces pour ce faire est de créer des partenariats.


Les étudiants de Ryerson rencontrent le personnel de fabrication du Centre des sciences pour en savoir plus sur les meilleures pratiques de conception de kiosques.

Notre expérimentation la plus récente se nomme « Bitmorph » — une expérience interactive créée conjointement avec les étudiants et le personnel du programme des nouveaux médias de l’Université Ryerson. Munissez-vous d’une carte, saisissez son code unique à l’un des cinq terminaux dans le musée et voyez un caractère 8 bits au charme suranné s’animer sur un écran 3D. Utilisez la même carte sur les autres terminaux et vous verrez votre caractère s’agrandir et évoluer à chaque nouveau balayage de la carte. Vous pouvez ensuite utiliser votre téléphone ou ordinateur pour faire circuler votre caractère sur les médias sociaux.

C’est une situation avantageuse pour tous ceux qui participent. La conception, le développement et la fabrication de l’objet exposé faisaient partie du travail des étudiants dans le cadre de leurs cours, leur donnant une précieuse expérience pratique. « Nos étudiants en profitent pour voir comment fonctionnent les coulisses d’un organisme comme le Centre des sciences. Cela leur donne aussi la chance de travailler sur un projet qui sort de ce qu’il font ordinairement dans leurs cours, » ajoute David Bouchard, professeur à l’Université des nouveaux médias de Ryerson qui a donné le cours.


Les familles des membres du Centre des sciences de l’Ontario nous ont aidés à tester les premières maquettes.

Pour le Centre des sciences de l’Ontario, cela signifie une nouvelle expérience intéressante et engageante pour les visiteurs ainsi que l’occasion de recueillir plus de données sur les façons dont les visiteurs de musée interagissent avec les technologies. Les gens ont réagi avec beaucoup d’enthousiasme.  Pour les quatre semaines d’exposition, le logiciel analytique a enregistré 110 046 lectures avec 27 551 caractères dans la base de données. Des douzaines d’entrevues privées ont été effectuées par le personnel du Centre des sciences pour jauger les impressions des utilisateurs et évaluer l’efficacité.

Nous avons appris que les enfants aiment recueillir des objets concrets, se procurant souvent cinq ou six cartes à la fois pour obtenir différents caractères (et en passant, nous avions Bitmorph dans nos salles une semaine avant la vague Pokémon… sans vouloir trop insister). Nous avons appris que beaucoup de cartes ont été jetées et qu’il fallait faire le ménage chaque jour. Nous avons découvert que les Raspberry Pi 3s sont de formidables composants technologiques souples, mais qu’ils supportent mal les brusques chutes de tension infligées par notre système de gestion des salles d’exposition. Nous avons appris que les effets sonores rétro et spectaculaires amplifient vraiment le facteur ludique.

Mais surtout, cela nous a rappelé que lorsqu’un groupe de gens intelligents, talentueux et enthousiastes se mettent à créer ensemble, des choses formidables en ressortent. Nous avons observé comment les familles se ruaient joyeusement dans les salles du musée, pour faire grandir leurs « Bitmorphs ». Les étudiants et le personnel ont participé à une excellente expérience d’apprentissage. Et nous avons franchi une étape de plus pour forger le musée du XXIe siècle.

Avez-vous de bonnes idées sur des façons dont les technologies peuvent aider à susciter l’engouement et l’intérêt pour les sciences? Faites-moi signe sur @CISCOmuse ou écrivez-moi à sabrina.greupner@osc.on.ca

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